Ces dix sonnet en édition bilingue ont, du diamant l’éclat mais aussi les arêtes vives ; ils ont été choisis pour la limpidité d’une forme incomparablement maîtrisée, où chaque mot a son poids, loin de tout ornement mythologique. Ils témoignent de la douloureuse colère d’un homme qui plus que tout autre, sent les heures de la vie qui passe comme autant de coups de bêche qui creusent sa tombe :
« Comme vous me glissez entre les mains !
Oh ! vous, jours miens, comme vous m’échappez ! »
La mort, cette « ombre dernière », cette « blessure » est la matière de ces dix poèmes, au verbe parfois retentissant, on pourrait presque dire emphatique et solennel. Ni plus ni moins que les derniers échos du Don Juan de Mozart :
« Le voici donc effrayant, formidable,
Ce dernier jour qui sonne dans le cœur ! »