«Chaque matin multiple autour de moi les raisons de désespérer. Mais il élève dans mon coeur la qualité de la joie, et ce bonheur incompréhensible est ce qui force ma main, tandis que je recueille comme mille échos de chasse et de forêt l’évidence répétée que je dois m’éloigner de mon nom, le tenir pour négligeable et le désigner moi-même à l’oubli.
Pesez ces paroles: elles annoncent, comme une manière de voeu obscurément hérité avec la vie, et longtemps méconnu, le serment de ne pas situer socialement ma personne, d’en négliger le relief, de lui tourner le dos avec l’espoir de voir naître au plus profond de ma déchéance les sources du monde où elle est objet.Je voudrais entrer dans mon bonheur infini qui fait de ma blessure une insulte à la vie, y trouver le lit même de ce monde qui ne se connait pas et se ment devant cette négation apocalyptique : l’Être n’est vraiment nié que sous une certaine prétention à créer de l’existence.»